Les collections du musée comportent environ 9000 pièces, offrant une vue assez complète des objets fabriqués et utilisés dans les villages amérindiens et bushinenge de Guyane. La culture créole est représentée aussi bien par des pièces importées que par des productions artisanales locales.
Racontés au travers des matières, les objets présentés sur le livre Kourou, illustrent la diversité des pratiques et des savoirs-faire créoles, saramaka, aluku et kali’na.
Chez les Créoles, l’ébénisterie traditionnelle s’inspire de divers styles d’époque français réinterprétés ou mêlés. Le recours aux bois locaux renforce sa particularité.
Chez les Kali’na, les objets se rattachent à la fois au quotidien, aux fêtes et aux esprits : instruments de musique, bancs, canots...
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Chez les Bushinenge, la sculpture sur bois est réservée aux hommes et la production habite le quotidien : pirogues, pagaies, façades de maisons, mobilier... Les Aluku la complètent par des motifs peints aux couleurs vives.
Les motifs des sculptures bushinenge obéissent à une composition géométrique et forment des entrelacs. Certains objets comme les peignes et les tabourets sont offerts aux femmes dans le cadre de relations amoureuses ou conjugales.
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La vannerie est dominée par les Kali’na car moins pratiquée par les Créoles et les Bushinenge. Elle laisse entrevoir chez ces derniers des emprunts au savoir-faire amérindien.
Différentes plantes sont utilisées : l’arouman, la liane franche, le bambou ainsi que les feuilles de nombreux palmiers dont celles de l’awara. Les pailles tressées sont majoritairement utilisées pour le transport de charges et le stockage.
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Les vêtements sont des signes identitaires forts. Certains ne sont toutefois plus portés que pour les fêtes traditionnelles et les cérémonies officielles.
Les femmes créoles portent la coiffe dite lachat. Elle vient compléter la tenue traditionnelle en madras et renseigne surtout les hommes sur le statut et l’âge de celle qui la porte.
Chez les Bushinenge, les femmes pratiquent la broderie, le patchwork et l’appliqué. Un même ouvrage peut associer ces différentes techniques. Il arrive que les hommes tracent des dessins qui seront ensuite brodés.
Les Kali’na agrémentent leurs tenues traditionnelles de franges de coton et de pompons de laine. Des accessoires en perle viennent les enrichir. Généralement tissées, ces parures de couleurs sont portées par les deux sexes. Sautoirs, bracelets, ceintures, tabliers empruntent leurs motifs au monde animal et au répertoire traditionnel.
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La pratique de la céramique est surtout amérindienne. Issue d’une tradition datant de l’époque précolombienne, l’activité est réservée aux femmes. Chez les Kali’na, la collecte de l’argile est effectuée par les plus âgées d’entre elles. Cette dernière s’accompagne d’offrandes. La terre glaise provient des berges des fleuves, des fonds de rivières, et de trous creusés en savane.
Le façonnage est réalisé selon la technique des colombins : par superposition de boudins de pâte, plus rarement par assemblage de plaques ou par moulage. Le lissage se fait à l’aide de noyaux de fruits, de galets ou de champignons.
Le décor est réalisé avant, ou après cuisson par application de couleurs végétales, par incision ou encore par ajout d’éléments en relief. Recouvertes de morceaux de bois et d’écorce, les céramiques sont cuites au sol, et seuls les hommes Palikur participent à certaines étapes de leur fabrication.