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Conscient du fait qu’il ne peut y avoir de développement économique réussi et durable sans prise en compte des communautés humaines, le Togo s’est doté depuis un certain nombre d’années, d’une politique culturelle qui vise à promouvoir la richesse et la diversité de son patrimoine séculaire demeuré vivant.
Le pays représente actuellement l’Afrique au sein du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Ce dernier a pour mission de protéger les expressions héritées des ancêtres et transmises aux descendants telles que les traditions orales, les rites et les coutumes, les langues vernaculaires, les arts du spectacle et les savoir-faire artisanaux.
Particulièrement riche en la matière, le Togo compte une quarantaine d’ethnies souvent organisées en chefferies et gardiennes des traditions.
Les pratiques cultuelles et initiatiques, notamment celles liées à la naissance de jumeaux, au passage à l’âge adulte, au mariage, aux funérailles ou bien encore aux saisons et au changement d’année, recouvrent de nombreuses expressions qui puisent leurs racines dans les religions traditionnelles : processions, incantations, chants sacrés, danses rituelles, vêtements et bijoux d’apparat, sacrifices d’animaux, etc.
La variété des savoir-faire manuels n’est pas en reste : pêche à la senne de plage, tissage kente, fabrication de poteries, travail du bois et du fer, sculpture et gravure sur os, couture sur machine à pédalier ou vannerie pour n’évoquer que ces spécialités communément pratiquées au Togo et dans les pays avoisinants.
Enregistrées dans la région Maritime et la région des Plateaux, les vidéos et les photographies réalisées par Marie Marques en collaboration avec la Direction du patrimoine culturel, témoignent par exemple de la dextérité nécessitée par la fabrication de pots en terre par les femmes de Bolou près de Tsévié, le tressage de paniers par les villageois de Sakpové non loin d’Aklakou, le modelage de perles d’argile portées par les bokonos et leurs
adeptes, le tissage de pagnes kente que revêtent les dignitaires.
Vidéos : Patrimoine Immatériel
Vidéos :Arts Traditionnels
Le livre des adolescents présente une trentaine d’objets anciens conservés en France au Musée du quai Branly-Jacques Chirac, partenaire iconographique du projet. Ces objets proviennent principalement des premières missions scientifiques dans le golfe de Guinée.
Le Gèlèdé est une fête ancestrale caractérisée par le port de masques sculptés. Pratiqué au Bénin, au Nigéria et au Togo par les communautés Yoruba, Ifé et Fon-Mahi, il a lieu tous les ans après les récoltes, lors d’événements importants, et en cas de sécheresse ou d’épidémie. La danse et les chants du Gèlèdé rendent hommage à la mère primordiale, Iyà Nlà, et plus globalement au rôle majeur que jouent les femmes dans l’organisation et le développement de la société Yoruba.
À la fois cultuelle et culturelle, cette cérémonie qui se déroule généralement la nuit sur la place des villages, est traditionnellement ouverte par le joueur de tambour accompagné de chanteurs. L’orchestre et les danseurs masqués et parés de costumes entrent ensuite en scène. Dans le Gèlèdé, les chants mêlent poésie épique et lyrique ; les danses usent d’ironie et les masques, délibérément satiriques, sont fréquemment coiffés de figures comme le serpent qui symbolise le pouvoir ou encore l’oiseau messager des « mères ».
Présentes dans les palais royaux, les couvents des prêtres traditionnels et les maisons familiales, les statuettes représentent des divinités, des ancêtres ou des défunts. Certaines sont l’occasion de rituels. Ces dernières reçoivent des offrandes en échange de quoi elles assurent protection, richesse, prospérité et santé à la collectivité. Chacune a un rôle et une signification particulière. Le livre du golfe de Guinée présente également quelques objets cultuels tels que porteurs de coupe, plateaux divinatoires et sièges royaux.
