Écriture

L’atelier de Lomé s’est attaché à changer la perception de la langue française que les Togolais se doivent de savoir manier couramment et dont la maîtrise conditionne la réussite sociale et professionnelle.

Il s’est efforcé d’ouvrir les participants qui échangeaient de manière naturelle en langue mina, à une langue française souvent perçue comme étrangère et imposée, afin qu’ils éprouvent davantage de plaisir à l’utiliser.

Sur place, le projet a été accompagné par le dramaturge, nouvelliste et romancier Kangni Alem, grand prix du concours théâtral interafricain et grand prix littéraire d’Afrique noire. Professeur de littérature à l’université de Lomé, Kangni Alem est par ailleurs, membre du conseil permanent de la francophonie.



L’écrivain s’est prêté à l’exercice de l’interview par un adolescent à l’occasion d’un entretien chez lui :
Vidéos : Kangni Alem

Afin de déclencher l’écriture d’invention chez les participants, l’atelier a invité le groupe à découvrir un passage des « Lettres à un jeune poète » de Rainer Maria Rilke dans lequel l’écrivain allemand explique à un jeune homme « pourquoi et comment écrire ». Commentaires choisis :
Vidéo : Ada
Vidéo : Reine

Les adolescents publiés sont présentés par ordre chronologique.



Bella avait de véritables dispositions créatives. Elle visualisait des images et les notait pêle-mêle. Le travail d’écriture a consisté à les ordonner par thèmes, puis à gommer les détails qui entravaient le rythme. Sa description d’Aného, où s’entremêlent scènes vues et choses entendues, est onirique et enlevée.

Kofaziz avait opté pour une série scientifique à cause de ses difficultés en français. La formalisation des idées l’a aidé à agencer les mots et lui a permis de sensiblement progresser. Son récit est le premier d’une série d’autres écrits en cours autour d’une jeunesse togolaise en soif de reconnaissance et confrontée au poids de la tradition.



Florence relate un des aspects du culte des enfants jumeaux que pratiquent les Yoruba du golfe de Guinée. Afin de fidèlement restituer l’histoire de sa propre naissance chez un prêtre vaudou, elle a plus particulièrement travaillé avec Dédévi qui nous raconte sur la chaîne de l’atelier, le rituel de passage à l’âge adulte des jeunes filles Adangbé.
Vidéo : Dédévi – Les trois cicatrices

Reine écrivait déjà de petits textes poétiques et les lisait ensuite à ses camarades. L’idée de composer un poème qui pourrait se déclamer comme un slam l’a tout de suite conquise. Dans ce texte sensible où deux voix s’entremêlent – la sienne et celle d’un enfant des rues – Reine interpelle le passant et pointe la monstruosité de son indifférence.



Rebecca tenait à évoquer la condition de la femme togolaise. L’atelier lui a donc proposé d’aborder le sujet à partir de son expérience, puis de la transposer. À travers le personnage de Diréma, elle décrit le quotidien d’une petite fille de sept ans réduite à l’esclavage par sa famille. Son récit est bouleversant.

Raymond appréciait le réalisme des romans naturalistes. Écrit dans un style classique, l’histoire d’Akouvi n’en est pas moins cruelle. Son récit traite du mariage des très jeunes filles, du système de la dot comme moyen d’enrichissement, ainsi que du mutisme social qui entoure une pratique pourtant proscrite et punie par la loi.



Vidéos

Atelier d’écriture
Livre et lecture


Pôle Nord - Pôle Sud - Équateur remercie SOS-Villages d’Enfants-Togo et les Amis pour une Nouvelle Génération d’Enfants pour leur partenariat.
golfe de guinée