Enfant de la rue

Par Reine

Te voilà jeté à la rue comme un déchet, comme une boule de papier froissé, toi qui ne demandais rien. Tu accuses le jour qui t’a vu naître. Tu maudis le ciel de t’avoir abandonné.

Enfant de la rue, ton coeur saigne, mais tu t’interdis les larmes. Tu trouves la force de te lever, de sans cesse marcher, de chaque jour quémander.

Les gens t’appellent : « Enfant de rue ! ». Tu leur réponds : « Je suis né dans la rue. Je n’ai pas de nom. Je vis comme une ombre. Car la rue n’a que faim et misère à offrir à l’enfant que je suis. » Ton coeur pense à ceux qui l’ont délaissé.

Enfant de la rue, écoute mes mots. Ils te tendent la main.

Si tu n’avais pas été abandonné, tu aurais eu une vraie enfance. Si l’on t’avait



aimé, tu ne marcherais pas sous le soleil dans le seul but de trouver à grignoter.

Si seulement tu pouvais naître à nouveau, avoir un père, une mère, des frères et des soeurs ; une mère qui te relève quand tu trébuches, un père qui te donne des conseils, et des frères et des soeurs avec qui tu ris.

Ensemble le soir autour du feu, tu leur racontes ta journée. Puis vous allez tous vous coucher en vous souhaitant une bonne nuit avant de repartir le lendemain pour l’école en vous tenant la main.

Enfant de la rue, tu sais que rien n’est meilleur que d’avoir une famille.

Si tu pouvais recommencer à zéro, redevenir ce petit enfant à l’innocence pure, cet enfant radieux que tu aurais dû être, ta vie ne connaîtrait pas cet enfer.

Enfant de la rue, mon coeur pleure parce que je sais que le tien saigne.

golfe de guinée